Arles déborde de locations saisonnières : des affiches anti-tourisme envahissent les murs de la ville

Arles, joyau historique des Bouches-du-Rhône, fait face à une explosion des locations saisonnières qui déstabilise le marché immobilier local et bouleverse le quotidien de ses habitants. En quelques années, plus de 2 100 meublés touristiques ont fleuri en ville, provoquant un sentiment de saturation, notamment dans le centre ancien. Face à cette dynamique, des riverains n’ont pas hésité à exprimer leur exaspération en affichant des messages hostiles au tourisme de masse sur les murs de la cité. Ces tensions traduisent un double enjeu entre le désir d’accueil des visiteurs et la préservation de la qualité de vie locale, soulevant des débats autour des règles et limites encadrant l’hébergement temporaire à Arles.

Explosion des locations saisonnières à Arles : un marché immobilier sous pression

Le développement rapide des locations saisonnières via des plateformes telles qu’Airbnb est un phénomène visible dans toute la ville, mais particulièrement intense dans le centre historique. Selon les données municipales, la ville compte désormais 2100 meublés de tourisme recensés, soit une hausse de 12 % par rapport à 2019. Toutefois, les élus d’opposition évoquent un chiffre proche de 3 800 logements temporaires, ce qui doublerait en fait la présence de ces hébergements en seulement cinq ans.

Ce boom engendre plusieurs conséquences :

  • 🏠 Baisse des offres de logements à l’année – les propriétaires privilégient souvent les locations courtes durées pour un meilleur rendement, raréfiant ainsi les logements destinés aux résidents permanents.
  • 🚫 Départ forcé des locataires temporaires hors saison – familles et habitants réguliers doivent quitter certains logements pendant les pics touristiques, ce qui fragilise leur stabilité.
  • 🏘️ Tensions dans certains quartiers – le quartier de la Roquette, par exemple, est souvent cité pour son changement d’ambiance, avec moins de commerces du quotidien et plus d’activités ciblant les visiteurs.

Face à ces phénomènes, la ville est engagée dans des réflexions pour un encadrement plus strict, en particulier de la part des opposants politiques souhaitant limiter le nombre de locations par quartier et par propriétaire, afin de préserver l’équilibre entre tourisme et vie locale.

La perception des habitants face à la prolifération des hébergements touristiques

L’apparition d’affiches anti-tourisme dans rues d’Arles reflète une montée de la frustration parmi une partie des habitants. Ces affiches dénoncent, avec slogans comme « Touriste, ton Airbnb augmente mon loyer » ou « Pour la santé mentale des riverains, merci de soulever vos valises à roulettes », les nuisances sonores et la transformation du tissu urbain.

Florence, employée d’une agence immobilière locale, résume bien les enjeux : les logements saisonniers versent dans une économie du court terme qui déstabilise les familles qui cherchent un toit stable. L’évolution des commerces vers des boutiques touristiques accentue également un sentiment de perte d’identité et d’authenticité.

Quelles solutions pour un tourisme compatible avec les besoins des Arlésiens ?

Plusieurs pistes émergent pour réguler ce secteur en pleine expansion :

  • 📋 Mise en place de quotas ciblés – pour limiter le nombre de meublés touristiques par quartier et protéger les zones résidentielles.
  • ⚖️ Renforcement du contrôle des propriétaires multiples – lutter contre les pratiques abusives où un seul détenteur possède une dizaine de logements loués en saisonnier.
  • 🔄 Promotion de logements mixtes – combiner hébergement touristique et durable tout en favorisant les logements sociaux ou à loyers modérés.
  • 🛎️ Développement d’alternatives d’hébergement respectueuses – favoriser les offres de qualité qui s’intègrent harmonieusement dans le tissu urbain d’Arles.

Selon l’adjoint au tourisme, bien que la présence de résidences secondaires ne soit pas anormalement élevée (6 % du parc immobilier), les locations saisonnières posent un défi important pour l’avenir harmonieux de la ville.

Les enjeux économiques et sociaux du tourisme à Arles en 2025

Le tourisme reste un moteur économique pour Arles, apportant une clientèle qui profite des sites culturels remarquables et des festivités locales. Toutefois, la croissance soutenue des locations temporaires peut :

  • 💰 Faire grimper les loyers – la demande touristique alimente la spéculation immobilière.
  • 🤝 Modifier la composition sociale des quartiers – avec un risque d’exclusion des populations plus modestes.
  • 🛍️ Transformer à terme le commerce local – vers des offres dédiées principalement aux visiteurs au détriment des habitants.

Un tableau comparatif met en lumière la place des résidences secondaires à Arles face à d’autres villes du département :

Ville 🏙️Résidences secondaires (%) 🏠
Arles6 %
Saintes-Maries-de-la-Mer62 %
Cassis39 %

La gestion municipale face à la montée des hébergements touristiques

En réponse aux critiques et enjeux soulevés, les autorités locales envisagent plusieurs mesures pour encadrer le développement des locations saisonnières :

  • 📝 Inventaire rigoureux des meublés touristiques – pour mieux réguler et sanctionner les infractions.
  • 🚦 Limitation du nombre de nuitées autorisées – une piste étudiée qui pourrait s’inspirer d’autres grandes villes françaises.
  • 📢 Campagnes d’information auprès des propriétaires – pour promouvoir un respect accru des règles.
  • 🤝 Dialogue entre élus, professionnels du tourisme, agences immobilières et riverains – pour trouver un consensus partagé.

Ces initiatives pourraient permettre d’équilibrer accueil touristique et qualité de vie à Arles.

Source: www.capital.fr